La dépendance affective est courante. Elle ne devient maladive que lorsqu’elle dépasse le cadre d’un simple comportement, d’une simple tendance et provoque une souffrance telle, qu’elle nécessite l’intervention d’un psychologue ou d’un psychiatre. Pourtant, le fondement d’une telle personnalité, qu’il soit un trait de caractère ou une pathologie, reste identique. Rappelons toutefois que le diagnostic ne peut être prononcé que par un professionnel de santé capable d’analyser les symptômes et de proposer un parcours de soins adapté.
Sommaire
La recherche incessante de validation extérieure des dépendants affectifs
Une personne qui souffre de dépendance affective recherche dans les yeux de son entourage direct l’estime de soi et la confiance qu’elle ne se porte pas à elle-même. Ce mécanisme de validation extérieure est le plus souvent complètement inconscient. Reste à préciser que l’attachement amoureux est parfaitement naturel et même salutaire. En effet, tout amoureux est dépendant de l’être aimé comme le nourrisson l’est de sa mère. C’est donc la mesure de sa souffrance dans ses relations qui détermine le diagnostic.
Avez-vous du mal à décider sans conseil d’un tiers ? Demandez-vous à vos relations d’assumer les choix importants de votre vie ? Fuyez-vous les contradictions avec autrui ? Éprouvez-vous des difficultés à faire des projets seul ? Ressentez-vous de l’anxiété à rester seuls ? Vous sentez-vous coupable ou responsable de l’expérience de vos relations ? Avez-vous besoin de l’aval des autres ? Vous est-il fastidieux de faire respecter vos limites ? Vous sentez vous dépendants de la présence d’une personne ? Si vous répondez oui à plus de 2 questions, cet article peut vous intéresser.
Pourquoi la validation extérieure est-elle si importante dans la dépendance affective ?
Le déficit d’estime de soi témoigne d’un manque d’autonomie affective et rend le sujet pollué par un besoin de reconnaissance exacerbé, rendant son quotidien, pour lui comme pour ses proches, difficile voire impossible à vivre.
Les causes peuvent être nombreuses mais proviennent généralement d’une dévalorisation durant la petite enfance ou d’un excès d’amour, tel, à lui en empêcher l’expression de ses aspirations les plus personnelles. Dans la plus plupart des cas, ce phénomène est la conséquence d’un événement traumatique soudain (rejet, abandon, divorce, deuil, etc…), de façon personnelle ou par procuration (trauma de parents, etc…), lié à une forme d’impuissance acquise, enseignée graduellement au cours d’une éducation castratrice (“tu n’arriveras jamais à rien”, “sans moi tu n’es rien”), intrusive/
Comment s’exprime le besoin de reconnaissance dans la dépendance affective ?
Le besoin compulsif d’approbation extérieure d’une victime de dépendance affective peut potentiellement s’insinuer dans tous les sujets de sa vie, dans les petits choix du quotidien comme dans les grandes décisions, de l’achat d’une paire de chaussures, du choix d’un partenaire ou d’une orientation professionnelle. Le dépendant affectif ressent le besoin compulsif d’être soutenu et réconforté. On le surprendra souvent à imiter son entourage, dans son aspect physique comme dans les idées. Ne se fiant pas à son propre ressenti ou à son discernement, il s’abandonnera à l’avis de la dernière personne rencontrée. Souvent, il ne pourra pas réaliser quoi que ce soit par lui-même et devra, constamment, être accompagné dans toutes ses démarches, se rassurant de la présence d’autrui, qu’il s’agisse d’un ami, de parents, d’un partenaire ou du conjoint.
Les dépendants affectifs dans la relation amoureuse
Dans sa relation amoureuse, empreint d’une telle insuffisance, il est courant qu’il s’attache de façon maladive à son partenaire ou conjoint. Convaincu qu’il n’est pas complet, il s’appuie sur lui, comme sur une béquille et l’induit directement ou indirectement à couvrir son besoin de reconnaissance, comme l’on étancherait un puits sans fonds. Le couple est la scène privilégiée de toute dynamique de dépendance affective, comme un terrain fertile qui contient tous les maux et également toutes les solutions.
Quand la solitude mène à l’esseulement
Son attention exagérément focalisée sur son conjoint, il ne laissera que peu de place à son environnement social. Paradoxalement, il ne supporte que peu l’isolement et se retrouve dépourvu lorsque personne ne lui offre sa présence. Ainsi, sa relation amoureuse deviendra une spirale infernale sans fin, qui l’accablera. La solitude le rendra de plus en plus dépendant, et la dépendance le mènera inexorablement à l’esseulement. Ce mécanisme est compulsif, vécu comme un destin ou une malédiction, un lien nocif. L’entourage négligé s’éloignera peu à peu et le partenaire deviendra l’unique source d’approvisionnement narcissique. Ce dernier deviendra, au fur et à mesure, l’unique responsable de son bien-être et de son expérience de vie.
La tendance obsessionnelle dans la dépendance affective
Sa recherche éperdue et le déploiement exponentiel de son système de réassurance, dont seul son partenaire est tenu responsable, trahit une addiction à l’idée de l’amour. Sous couvert de romantisme, de symbiose ou d’altruisme, il déploie inconsciemment un système d’attachement qui lui délivre une illusion d’exister et d’être comblé par un lien. D’ailleurs, cette tendance s’étend souvent à d’autres types d’addictions, telles qu’aux drogues, à la nourriture, à l’alcool, au sexe, au travail, etc… En effet, ses attentes sont tellement surdimensionnées, qu’un seul humain n’est pas en mesure de remplir ce vase poreux qu’est son cœur contrit. C’est donc une alternance entre joie débordante et frustration aiguë qui vont rythmer son quotidien, avec une rancune progressive envers son partenaire qui va grandir et s’installer : une addiction à l’idée même de l’Amour, un amour passionné, impossible, destructeur.
La peur de l’abandon en toile de fonds
Cet amour, qu’il juge passionnel, n’est en réalité que la pièce de théâtre dans laquelle se joue toute la dramaturgie de son schéma comportemental répétitif. Face à cet amour vorace et intrusif, qui demande de plus en plus de démonstrations, il n’est pas rare que le dépendant affectif développe des stratégies de contrôle ou de manipulation sur son environnement. Ce lien invisible se tisse dans la toile de son esprit. Envahit par la jalousie, en déficit de confiance en soi, dans le trouble, son sentiment d’insatisfaction le mène irrémédiablement à des comportements de despotisme, qui dans le meilleur des cas, le mèneront à un sacrifice de sa propre liberté, le conduira au chantage affectif, la perversité voire le sadisme envers son conjoint, qu’il jugera coupable de tous ses maux.
En réalité, c’est une forme d’attachement anxieux, un lien délétère, avec une peur incontrôlable de l’abandon qui se joue en coulisse. Il ne sera pas capable de voir les nombreuses preuves de loyauté de son partenaire, demeurera inconfortablement préoccupé, possessif, incapable de se remettre en cause et enclin à garder son conjoint sous emprise, en créant de toutes pièces des crises périodiques. Le déni renforcera cette relation virant au toxique.
Ce sont les aléas tumultueux de cette union qui auront raison de son identité profonde. Les phases de réconciliation et la peur viscérale d’être abandonné le mèneront irrémédiablement à renoncer à ses aspirations profondes. La peur du rejet et de la solitude l’empêcheront de vivre pleinement son individualité… jusqu’à la prochaine dispute dont la déflagration sera proportionnée à la compression ressentie.
Un amour intéressé
La séparation n’est jamais simple avec une telle personne. Prête, dans un élan désespéré, à tous les sacrifices, au risque de tomber dans une forme de soumission, elle ne pourra envisager une vie de célibataire. Aux aguets pour récupérer le dernier être “aimé” ou à la recherche d’un prochain attachement fusionnel, elle refusera l’inexorable à s’en oublier totalement. Pourtant, c’est bien dans cet épisode de vide affectif qu’elle pourrait trouver, en elle, ce que de plus précieux elle pourrait développer : l’amour de Soi. Mais l’attachement à l’idée que “seule, elle n’est rien”, ne lui laisse guère d’espace.
Les conséquences de la dépendance affective
Le dépendant affectif attire naturellement à lui les personnes et les situations qui pourraient résoudre son mystère. C’est comme si la vie lui reproposait en continuation le même schéma, afin qu’elle puisse en tirer l’essence de son trésor oublié : sa valeur intrinsèque, son unicité. De plus en plus prégnant, ce sentiment d’inadéquation deviendra de plus en plus évident, de plus en plus violent, même si pour se faire, la rencontre avec un.e pervers.e narcissique deviendra inévitable. En somme, il attirera toutes sortes de prédateurs.
C’est quand il aura pris pleinement conscience de la fausseté de sa méprise, qu’il pourra reprendre la maîtrise de son destin. Une relation équilibrée implique un respect mutuel inconditionné et ne peut se forger sur des liens d’attachements destructeurs ou des rapports de codépendance. Un couple est une sphère indépendante que seuls 2 êtres autonomes et complets peuvent sainement entretenir.
Comment l’hypnose peut-elle vous aider à vous débarrasser de la dépendance affective ?
La première étape consiste à prendre conscience de cette tendance et de l’accepter, sans jugement, avec bienveillance. Ensuite, il s’agit d’observer les émotions qui sous-tendent à de tels comportements puis de constater les schémas automatiques de pensées qu’elles génèrent. Démarrer une thérapie chez un psychologue peut vous aider à exprimer votre trouble, votre souffrance, en focalisant votre attention sur votre comportement. L’hypnose intégrative ou l’hypnose régressive pourront aussi vous accompagner, à travers des séances individualisées, à revenir à l’origine même de l’épisode de vie qui générât un tel dysfonctionnement. Pour finir, il s’agira de comprendre la valeur de votre parcours de vie, de ce chemin de conscience qu’a représenté votre histoire personnelle et de cultiver ce qui fait de vous un être unique : vos valeurs, vos besoins et votre estime de soi. La confiance en soi en découlera naturellement.